Vigile pascale

Accueil de l’assemblée

Frères et sœurs bien-aimés, en cette nuit très sainte où notre Seigneur Jésus Christ est passé de la mort à la vie, l’Église invite tous ses enfants disséminés de par le monde à se réunir pour veiller et prier. Nous allons donc commémorer la Pâque du Seigneur en écoutant sa parole et en célébrant ses mystères ; ainsi nous aurons l’espérance d’avoir part à son triomphe sur la mort et de vivre avec lui en Dieu.

Liturgie de la lumière

Prions le Seigneur. Seigneur Dieu, par ton Fils tu as apporté à tes fidèles le feu de ta splendeur ; sanctifie ce feu ✠ nouveau ; accorde-nous, durant ces fêtes pascales, d’être enflammés d’un si grand désir du ciel que nous puissions parvenir, avec un cœur pur, aux fêtes de l’éternelle lumière. Par le Christ, notre Seigneur. Amen.

On allume le cierge pascal avec une flamme provenant du feu nouveau.

■ Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit.

Acclamation et procession

  • Lumière du Christ.
  • Nous rendons grâce à Dieu.

Annonce de la Pâque

1re forme (longue), 2e forme (courte, jusqu’à « l’acclamation de tous les peuples »).

Exultez dans le ciel, multitude des anges ! Exultez, célébrez les mystères divins ! Résonne, trompette du salut,
pour la victoire d’un si grand Roi !

Que la terre, elle aussi, soit heureuse, irradiée de tant de feux :
illuminée de la splendeur du Roi éternel, qu’elle voie s’en aller l’obscurité qui recouvrait le monde entier !

Réjouis-toi, Église notre mère, parée d’une lumière si éclatante ! Que retentisse dans ce lieu saint l’acclamation de tous les peuples !

[Et vous, mes frères et sœurs bien-aimés, qui vous tenez ici dans l’admirable clarté de cette lumière sainte,
invoquez avec moi, je vous prie,
la miséricorde de Dieu tout-puissant.

Il m’a choisi dans mon indignité pour être à son service :
qu’il répande la clarté de sa lumière, pour que je puisse chanter la louange du cierge pascal.]

  • Le Seigneur soit avec vous.
  • Et avec votre esprit.
  • Élevons notre cœur.
  • Nous le tournons vers le Seigneur.
  • Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.
  • Cela est juste et bon.

Vraiment, il est juste et bon
de chanter à pleine voix,
dans tout l’élan du cœur et de l’esprit,
le Père tout-puissant, Dieu invisible,
et son Fils unique, Jésus Christ, notre Seigneur.

C’est lui qui a remis pour nous au Père éternel
le prix de la dette encourue par Adam ;
c’est lui qui répandit son sang par amour
pour effacer la condamnation du premier péché.

Car voici la fête de la Pâque
dans laquelle est mis à mort l’Agneau véritable dont le sang consacre les portes des croyants.

Voici la nuit où tu as tiré d’Égypte les enfants d’Israël, nos pères, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec.

Voici la nuit où le feu d’une colonne lumineuse a dissipé les ténèbres du péché.

Voici la nuit qui arrache au monde corrompu, aveuglé par le mal, ceux qui, aujourd’hui et
dans tout l’univers, ont mis leur foi dans le Christ : nuit qui les rend à la grâce et leur ouvre la communion des saints.

Voici la nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s’est relevé, victorieux, du séjour des morts.

[À quoi nous servirait-il de naître sans le bonheur d’être sauvés ?]

Ô merveilleuse condescendance de ta tendresse envers nous ! Inestimable choix de ton amour : pour racheter l’esclave, tu as livré le Fils !

Il fallait le péché d’Adam que la mort du Christ abolit.

Ô bienheureuse faute
qui nous valut pareil Rédempteur !
[Ô nuit de vrai bonheur,
qui seule mérita de connaître le temps et l’heure où le Christ a surgi du séjour des morts !

Voici la nuit dont il est écrit :
« La nuit resplendira comme le jour ;
la nuit même est lumière pour ma joie. »]

Car le pouvoir sanctifiant de cette nuit chasse les crimes et lave les fautes,
rend l’innocence aux coupables et l’allégresse aux affligés[, dissipe la haine,
dispose à la concorde et soumet toute puissance].

Dans la grâce de cette nuit,
accueille, Père très saint, en sacrifice du soir
(la flamme montant de) cette colonne de cire (œuvre des abeilles) que la sainte Église t’offre par nos mains.

[Mais déjà nous savons ce que proclame cette colonne qui brûle avec éclat en l’honneur de Dieu : quand on en transmet la flamme, sa clarté ne diminue pas.

(Car elle se nourrit de la cire produite par l’abeille, comme par une mère, pour former la substance de ce précieux luminaire.)

Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s’unit à la terre, où l’homme rencontre Dieu.]

Aussi nous t’en prions, Seigneur : permets que ce cierge consacré en l’honneur de ton nom
brûle sans déclin pour dissiper les ténèbres de cette nuit.

Qu’il te soit d’un parfum agréable et joigne sa clarté à celle des étoiles.

Qu’il brûle encore quand se lèvera l’astre du matin, cet astre sans pareil qui ne connaît pas de couchant,
le Christ, ton Fils, revenu du séjour des morts, qui répand sur le genre humain sa lumière et sa paix, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.

■ Amen.
On éteint son cierge et on s’assoit.

Liturgie de la Parole

Les sept lectures de l’Ancien Testament ne sont pas toutes obligatoires. On peut se limiter à trois. Mais il faut toujours lire la troisième lecture sur le passage de la mer Rouge, avec le chant qui en est la suite.

C’est en se remémorant les événements essentiels de l’histoire du salut que les chrétiens se préparent à revivre dans les sacrements la mort et la résurrection du Christ. Parmi les pages de l’Ancien Testament qui sont proposées à notre méditation, le récit de l’Exode tient une place prépondérante, car le salut du peuple hébreu à travers la mer Rouge inaugure le salut de l’humanité en Jésus Christ. Toute la liturgie de la Parole atteint son sommet dans l’annonce joyeuse de la résurrection de Jésus par l’un des évangélistes. Mais, auparavant, saint Paul nous révèle comment, par le Baptême, chaque croyant meurt et ressuscite avec le Christ : l’homme pécheur est enseveli dans les eaux ; c’est une créature nouvelle qui en émerge.

première lecture

Lecture du livre de la Genèse

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 1, 1 à 2, 2 (Lecture brève : Gn 1, 1.26-31a)  (Arrêt de la lecture brève)

La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.
Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour.

Et Dieu dit : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux, et qu’il sépare les eaux. » Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au- dessus. Et ce fut ainsi. Dieu appela le firmament « ciel». Il y eut un soir, il y eut un matin : deuxième jour.

Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu’elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi. Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit : « Que la terre produise l’herbe, la plante qui porte sa semence, et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. » Et ce fut ainsi. La terre produisit l’herbe, la plante qui porte sa semence, selon son espèce, et l’arbre qui donne, selon son espèce, le fruit qui porte sa semence. Et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : troisième jour.

Et Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel, pour séparer le jour de la nuit ; qu’ils servent de signes pour marquer les fêtes, les jours et les années ; et qu’ils soient, au firmament du ciel, des luminaires pour éclairer la terre. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires : le plus grand pour commander au jour, le plus petit pour commander à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : quatrième jour.

Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.

Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon.

(Reprise de la lecture brève)

Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la
surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.

(Fin de la lecture brève)

Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et tout leur déploiement. Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite.
— Parole du Seigneur.

Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre !

Psaume 103

 

Bénis le Seigneur,ô mon âme;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand!
Revêtu de magnificience,
tu as pour manteau la lumière!
Tu as donné son assise à la terre :
qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :
les eaux couvraient même les montagnes.
Dans les ravins tu fais jaillir des sources
et l’eau chemine aux creux des montagnes;
les oiseaux séjournent près d’elle :
dans le feuillage on entend leurs cris.

 

De tes demeures tu abreuves les montagnes
et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres;
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
et les champs pour l’homme qui travaille.

Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres;
tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
et les champs pour l’homme qui travaille.

Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l’a fait ;
la terre s’emplit de tes biens.
Bénis le Seigneur, ô mon âme

Ou bien :

Psaume 32

Toute la terre, Seigneur, est remplie de ton amour.
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il amasse, il retient l’eau des mers ;
les océans, il les garde en réserve.

 

Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,

heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.

 

Nous attendons notre vie du Seigneur :

il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

 

deuxième lecture

Lecture du livre de la Genèse 22, 1-18

(Lecture brève : Gn 22, 1-2.9a.10-13.15-18)

En ces jours-là, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » Celui-ci répondit : « Me voici ! »

Dieu dit : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. » (Arrêt de la lecture brève)

Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac. Il fendit le bois pour l’holocauste, et se mit en route vers l’endroit que Dieu lui avait indiqué. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit l’endroit de loin. Abraham dit à ses serviteurs : « Restez ici avec l’âne. Moi et le garçon, nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous. »

Abraham prit le bois pour l’holocauste et le chargea sur son fils Isaac ; il prit le feu et le couteau, et tous deux s’en allèrent ensemble. Isaac dit à son père Abraham : « Mon père ! – Eh bien, mon fils ? » Isaac reprit : « Voilà le feu et le bois, mais où est l’agneau pour l’holocauste ? » Abraham répondit : « Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils. » Et ils s’en allaient tous les deux ensemble.

Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois, puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois ;

(Reprise de la lecture brève : « Quand ils furent arrivés à l’endroit que Dieu avait indiqué, »)

Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils. Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! » L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. » Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils.

(Arrêt de la lecture brève)

Abraham donna à ce lieu le nom de « Le-Seigneur-voit ». On l’appelle aujourd’hui : « Sur-le- mont-le-Seigneur-est-vu. »

(Reprise de la lecture brève)

Du ciel, l’ange du Seigneur appela une seconde fois Abraham. Il déclara : « Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis. Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. »

Psaume 15

Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.

Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,

ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices !

Troisième Lecture

Livre de l’Exode 14,15-31.15,1a.

En ces jours-là, le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route !
Toi, lève ton bâton, étends le bras sur la mer, fends-la en deux, et que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à pied sec.
Et moi, je ferai en sorte que les Égyptiens s’obstinent : ils y entreront derrière eux ; je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers.
Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. »
L’ange de Dieu, qui marchait en avant d’Israël, se déplaça et marcha à l’arrière. La colonne de nuée se déplaça depuis l’avant-garde et vint se tenir à l’arrière,
entre le camp des Égyptiens et le camp d’Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer.
Moïse étendit le bras sur la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent.
Les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers entrèrent derrière eux jusqu’au milieu de la mer.
Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l’armée des Égyptiens, et il la frappa de panique.
Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s’écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c’est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras sur la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! »
Moïse étendit le bras sur la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s’y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer.
Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les guerriers, toute l’armée de Pharaon qui était entrée dans la mer à la poursuite d’Israël. Il n’en resta pas un seul.
Mais les fils d’Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Égypte, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer.
Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l’Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.
Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur :

Livre de l’Exode 15,1b.2.3-4.5-6.17-18.

Je chanterai pour le Seigneur !
Éclatante est sa gloire :
il a jeté dans la mer
cheval et cavalier !
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur :
il est pour moi le salut.
Il est mon Dieu, je le célèbre ;
j’exalte le Dieu de mon père.
Le Seigneur est le guerrier des combats ;
son nom est « Le Seigneur ».
Les chars du Pharaon et ses armées, il les lance dans la mer.
L’élite de leurs chefs a sombré dans la mer Rouge.
L’abîme les recouvre :
ils descendent, comme la pierre,
au fond des eaux.
Ta droite, Seigneur,magnifique en sa force,
ta droite, Seigneur, écrase l’ennemi.
Tu les amènes, tu les plantes sur la montagne, ton héritage,
le lieu que tu as fait, Seigneur, pour l’habiter,
le sanctuaire, Seigneur, fondé par tes mains.
Le Seigneur régnera pour les siècles des siècles. 

Quatrième lecture

Lecture du livre du prophète Isaïe 54, 5-14

Parole du Seigneur adressée à Jérusalem : Ton époux, c’est Celui qui t’a faite, son nom est « Le Seigneur de l’univers ». Ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël, il s’appelle « Dieu de toute la terre ». Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ? – dit ton Dieu. Un court instant, je t’avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, – dit le Seigneur, ton rédempteur.

Je ferai comme au temps de Noé, quand j’ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre : de même, je jure de ne plus m’irriter contre toi, et de ne plus te menacer. Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, – dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse. Jérusalem, malheureuse, battue par la tempête, inconsolée, voici que je vais sertir tes pierres et poser tes fondations sur des saphirs. Je ferai tes créneaux avec des rubis, tes portes en cristal de roche, et toute ton enceinte avec des pierres précieuses. Tes fils seront tous disciples du Seigneur, et grande sera leur paix. Tu seras établie sur la justice : loin de toi l’oppression, tu n’auras plus à craindre ; loin de toi la terreur, elle ne t’approchera plus.

Psaume 29

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint. Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie.
Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie.

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce !

Cinquième lecture

Lecture du livre du prophète Isaïe 55, 1-11

Ainsi parle le Seigneur : Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au- dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé.
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.

Cantique (Isaïe 12)

Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut !

Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut.

Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! »

Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

Prière. Dieu éternel et tout-puissant, unique espoir du monde, toi qui annonçais par la voix des prophètes les mystères qui s’accomplissent en ce temps présent, dans ta bonté, fais grandir les désirs de ton peuple, car, sans ton inspiration, aucun de tes fidèles ne peut progresser en vertu. Par le Christ, notre Seigneur.

sixième lecture

Lecture du livre du prophète Baruc 3, 9-15.32 à 4, 4

Écoute, Israël, les commandements de vie, prête l’oreille pour acquérir la connaissance. Pourquoi donc, Israël, pourquoi es-tu exilé chez tes ennemis, vieillissant sur une terre étrangère, souillé par le contact des cadavres, inscrit parmi les habitants du séjour des morts ? – Parce que tu as abandonné la Source de la Sagesse ! Si tu avais suivi les chemins de Dieu, tu vivrais dans la paix pour toujours. Apprends où se trouvent et la connaissance, et la force, et l’intelligence, pour savoir en même temps où se trouvent de longues années de vie, la lumière des yeux et la paix.
Mais qui donc a découvert la demeure de la Sagesse, qui a pénétré jusqu’à ses trésors ? Celui qui sait tout en connaît le chemin, il l’a découvert par son intelligence. Il a pour toujours aménagé la terre, et l’a peuplée de troupeaux. Il lance la lumière, et elle prend sa course ; il la rappelle, et elle obéit en tremblant. Les étoiles brillent, joyeuses, à leur poste de veille ; il les appelle, et elles répondent : « Nous voici ! » Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites. C’est lui qui est notre Dieu : aucun autre ne lui est comparable. Il a découvert les chemins du savoir, et il les a confiés à Jacob, son serviteur, à Israël, son bien-aimé.
Ainsi, la Sagesse est apparue sur la terre, elle a vécu parmi les hommes. Elle est le livre des préceptes de Dieu, la Loi qui demeure éternellement : tous ceux qui l’observent vivront, ceux qui l’abandonnent mourront. Reviens, Jacob, saisis-la de nouveau ; à sa lumière, marche vers la splendeur : ne laisse pas ta gloire à un autre, tes privilèges à un peuple étranger. Heureux sommes-nous, Israël ! Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons.

 

Psaume 18 B

Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables :

plus désirables que l’or, qu’une masse d’or fin,
plus savoureuses que le miel qui coule des rayons.

Septième lecture

Lecture du livre du prophète Ézékiel 36, 16-17a.18-28

La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, lorsque les gens d’Israël habitaient leur pays, ils le rendaient impur par leur conduite et leurs actes. Alors j’ai déversé sur eux ma fureur, à cause du sang qu’ils avaient versé dans le pays, à cause des idoles immondes qui l’avaient rendu impur. Je les ai dispersés parmi les nations, ils ont été disséminés dans les pays étrangers. Selon leur conduite et leurs actes, je les ai jugés. Dans les nations où ils sont allés, ils ont profané mon saint nom, car on disait : “C’est le peuple du Seigneur, et ils sont sortis de son pays !” Mais j’ai voulu épargner mon saint nom, que les gens d’Israël avaient profané dans les nations où ils sont allés. Eh bien ! tu diras à la maison d’Israël : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n’est pas pour vous que je vais agir, maison d’Israël, mais c’est pour mon saint nom que vous avez profané dans les nations où vous êtes allés. Je sanctifierai mon grand nom, profané parmi les nations, mon nom que vous avez profané au milieu d’elles. Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur – oracle du Seigneur Dieu – quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux. Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »

S’il n’y a pas de baptême :

Psaume 41 42

Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu,
le Dieu vivant ;
quand pourrai-je m’avancer,
paraître face à Dieu ?

Je conduisais vers la maison de mon Dieu la multitude en fête,
parmi les cris de joie
et les actions de grâce.

Envoie ta lumière et ta vérité :
qu’elles guident mes pas
et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure.

J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ;
je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu !

Lorsqu’il y a baptême,

cantique d’Isaïe 12 ou bien :

Psaume 50

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi reviendront les égarés.Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé.

Epître

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3b-11.

Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême.
Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
Nous le savons : l’homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché.
Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui.
Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant.
De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

 

Psaume 117

Alléluia, alléluia, alléluia !

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !

Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24,1-12.

tombeau videLe premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant.
Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol.
Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas.Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

 

Commentaire d’Asterius d’Amasée (?-v. 410)

évêque

Homélie 19 sur le psaume 5 (Le Mystère de Pâques, coll. Lettres chrétiennes, Icthus, vol. 10; trad. A. Hamman et F. Quéré-Jaulmes; Éd. Le centurion-Grasset 1965; p. 137-139, rev.)

« Tu fais resplendir cette nuit très sainte par la gloire de la Résurrection du Seigneur » (Collecte)

Aujourd’hui, l’Église, l’héritière, est dans l’allégresse. Son époux, le Christ, qui a souffert, vient de ressusciter. (…) Réjouis-toi, Église, Épouse du Christ ! La résurrection de ton Époux t’a relevée de terre où les passants te foulaient aux pieds. (…) Ô merveille ! (…) Une seule graine a été semée, et le monde entier s’en est nourri. Comme un homme, il a été immolé ; comme un Dieu, il a été rendu à la vie et il donne la vie à la terre. (…) Comme un agneau, il a été égorgé, et comme un berger, par le bâton de sa croix, il a dispersé le troupeau des démons. Comme une bougie sur le chandelier, il s’est éteint sur la croix, et comme un soleil, il s’est levé du tombeau. On a vu s’accomplir deux prodiges : le jour s’est obscurci lorsque le Christ a été crucifié, et à sa résurrection, la nuit a brillé comme le jour. Pourquoi le jour s’est-il obscurci ? Parce que, comme il est écrit, « Il fit des ténèbres son voile » (Ps 17,12). Pourquoi la nuit a-t-elle brillé comme le jour ? Parce que, comme le disait le prophète, « Les ténèbres ne sont point ténèbres devant toi et la nuit comme le jour illumine » (Ps 138,12). Ô nuit, plus claire que le jour ! Nuit plus lumineuse que le soleil ! Nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos flambeaux, plus douce que le paradis ! Ô nuit qui ne connais point de ténèbres, tu chasses tout sommeil et nous fais veiller avec les anges ! Nuit pascale, frayeur des démons, attendue une année durant ! Nuit nuptiale de l’Église, qui fais naître les nouveaux baptisés et dépouilles le démon endormi ! Nuit où l’héritier introduit ses co-héritiers dans l’héritage !