Livre d’Isaïe 22,19-23.
Psaume 138(137),1-2a.2bc-3.6a.8.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 11,33-36.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-20.
Fixer le Christ en nos cœurs par la foi
Dieu se présente à nous comme objet de foi, surtout dans la personne de Jésus-Christ. Il veut que nous croyions fermement que l’enfant né de Marie, l’ouvrier de Nazareth, le Maître en lutte avec les Pharisiens, le crucifié du Calvaire est véritablement son Fils, son égal, et que nous l’adorions comme tel. Établir parmi les hommes la foi au Verbe incarné est la grande œuvre que Dieu s’est proposée dans l’économie du salut (cf. Jn 6,29). Rien ne peut remplacer cette foi en Jésus-Christ, vrai Dieu consubstantiel au Père et son Envoyé. Elle est la synthèse de toutes nos croyances, parce que le Christ est la synthèse de toute la révélation. (…) La vie de l’Église suppose en tout et toujours l’adoration de son divin Époux. À la face du monde qui le renie et le méconnaît, elle répète sans cesse, avec saint Pierre : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16). Cette forte vision de la foi, qui perce le voile de l’humanité du Christ et plonge dans les profondeurs de sa divinité, fait défaut à beaucoup d’esprits. Ils voient Jésus, le touchent, mais, comme les foules de Galilée, d’un regard purement extérieur, superficiel, qui ne transforme pas les âmes. Pour d’autres, au contraire, Jésus se transfigure ; la grâce éclaire leur foi en sa divinité. Pour eux, Jésus est le soleil de justice ; il surpasse toutes les beautés de la terre, et sa vision ravit tellement leurs cœurs qu’aucun autre attrait ne peut plus les séparer de son amour. Ils peuvent dire avec saint Paul : « Je suis persuadé que ni la mort, ni la vie… ni une créature quelconque ne pourront me séparer de l’amour que Dieu nous manifeste dans le Christ-Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38). Une telle foi fixe véritablement Jésus-Christ dans nos cœurs. Elle n’est pas une simple adhésion de l’esprit ; elle comporte l’amour, l’espérance, la consécration totale de soi au Christ pour vivre de sa vie, participer à ses mystères, imiter ses vertus
Commentaire du Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)
abbé